Les effets secondaires du lithium, raconté par un bipolaire

Bon, asseyez-vous confortablement, car aujourd’hui je vais vous parler d’un sujet aussi fascinant que controversé : les effets secondaires du lithium. 

Oui, ce petit comprimé miracle (ou cauchemar, selon les jours) qui s’est imposé dans ma vie pour m’aider à gérer ce que l’on appelle affectueusement le trouble bipolaire. 

Si vous vous demandez à quoi ressemble un traitement au lithium et quels effets secondaires il peut déclencher, laissez-moi vous raconter mon histoire. 

Spoiler alert : c'est un véritable roller-coaster.

Je ne vais pas vous mentir, ma première rencontre avec le lithium ne s'est pas faite dans la joie et la bonne humeur. 

Imaginez la scène : je suis assis dans le bureau de mon psychiatre, un peu nerveux, me demandant quel sera le prochain médicament à ajouter à ma petite collection. 

Et là, il prononce ce mot que je n’avais entendu que dans des séries télé : lithium.

"Le lithium, c’est un stabilisateur d’humeur, il est souvent utilisé pour traiter le trouble bipolaire", m’explique-t-il d’un ton aussi neutre que possible. 

À ce moment-là, je ne sais pas encore ce qui m'attend, mais il est convaincu que ce sera la clé pour équilibrer mes montagnes russes émotionnelles. 

Alors je me lance, un peu réticent, mais plein d’espoir. 

Si vous êtes bipolaire, vous connaissez peut-être ce sentiment, ce mélange de peur et de soulagement. C’est ce que j’ai ressenti lorsque j’ai avalé mon premier comprimé.

Les premières semaines de lithium ont été… disons, mouvementées. 

Si vous avez déjà commencé un traitement au lithium, vous savez peut-être de quoi je parle. 

Ce n’est pas comme si j’avais pris une pilule magique et que tout était devenu rose du jour au lendemain. Non, non, non. Mon corps a dû s’adapter. Et ça, c’était quelque chose.

Un des premiers effets secondaires que j’ai ressentis, c’est cette étrange sensation de soif incessante. Vous savez, ce genre de soif qui ne se calme pas même après avoir bu un litre d’eau. C’était un peu comme si j’avais été transformée en chameau assoiffé dans le désert. 

Autre effet secondaire : les tremblements. J'ai remarqué que mes mains tremblaient légèrement, surtout quand j'essayais de faire quelque chose de précis, comme envoyer des SMS sans faire de fautes de frappe. 

Alors, oui, c’était un peu agaçant, mais rien de catastrophique. On s’y fait, à force.

Si vous êtes en train de lire cet article, c’est peut-être parce que vous envisagez de prendre du lithium, ou que vous êtes déjà sous traitement et que vous vous demandez si tout cela en vaut la peine. 

Honnêtement, je me suis posé la même question plus d’une fois. 

D’un côté, le lithium m’a aidée à réguler ces terribles hauts et bas qui rythmaient ma vie. Mais de l’autre, il y avait ces petits désagréments quotidiens qui venaient me rappeler que rien n’est jamais parfait.

Vous voyez, la magie du lithium, c’est qu’il stabilise l’humeur. 

Mais parfois, il stabilise un peu trop. Vous vous sentez peut-être mieux, moins impulsif, moins sujet aux crises émotionnelles, mais cela peut aussi rendre la vie un peu… plate. 

Je ne veux pas dire que je suis devenue un robot, mais disons que mes émotions étaient parfois moins intenses, qu'elles soient bonnes ou mauvaises. 

Alors oui, il y a eu des moments où je me suis demandé : "Mais où sont passés mes éclats de rire incontrôlables et mes moments de joie extrême ?". 

Ah, parlons des effets secondaires un peu moins drôles, parce qu’il y en a quelques-uns, je ne vais pas vous mentir. 

Par exemple, le lithium peut avoir un impact sur les reins et la thyroïde. Mon médecin m’avait avertie dès le départ : "Il faudra surveiller ça régulièrement.". 

Ce qui s’est traduit par des prises de sang régulières. Si vous avez une phobie des aiguilles, je compatis.

Il y a aussi le risque de prise de poids, et je ne vais pas vous cacher que j’ai pris quelques kilos depuis que j’ai commencé le traitement. 

Ce n’était pas dramatique, mais c’était là, insidieux, ce petit changement sur la balance qui s’est ajouté aux autres ajustements. 

Et bien sûr, il y avait la fatigue. Vous savez, cette fatigue sournoise qui vous attrape en milieu d’après-midi, vous obligeant à lutter pour rester éveillé au bureau.

Si vous envisagez de commencer un traitement au lithium, sachez que cela s’accompagne d’un véritable engagement envers votre santé. 

Je ne parle pas seulement des rendez-vous réguliers chez le médecin ou des prises de sang, mais aussi de l’importance de ne jamais arrêter brutalement le traitement. 

Mon médecin a bien insisté là-dessus : stopper le lithium du jour au lendemain peut provoquer des rechutes sévères.

Il m’est arrivé, je l’avoue, d’être tentée de sauter une dose, surtout les jours où les effets secondaires étaient particulièrement gênants. Mais croyez-moi, ce n’est pas une bonne idée. 

Le lithium demande de la régularité. C’est un peu comme prendre soin d’une plante difficile : si vous oubliez de l’arroser, elle meurt.

Alors, où en suis-je aujourd’hui avec le lithium ? Eh bien, après des semaines de traitement, je fais parti des rares personnes qui ne supportent pas ce traitement de référence pour le trouble bipolaire. 

Je suis donc un autre traitement "double", qui me convient bien mieux. 

Attention : je ne dis pas que le lithium n'est pas un bon traitement. Simplement que je ne l'assimilait pas personnellement.